Radio Grandpapier

Autour de la politique

Parmi tout ce que le printemps présidentiel génère comme matière, on trouve aussi des projets artistiques, ou éditoriaux, souvent salutaires, qui apportent un nouveau regard, un peu de recul, un peu d’air.
Un contexte qui incite les artistes à changer d’axe, un dessinateur de bande dessinée fait du dessin de presse, un éditeur lance un journal ephémère...
D’autres construisent leur pratique, ou leur discours en dehors de la politique spactacle, celle qu’on regarde comme on regarde le mundial.

9 semaines avant les élections

Est un journal volontairement éphémère édité en France, qui a démarré comme son nom l’indique 9 semaines avant les élections et dont le dernier numéro, 1 semaine avant les élections, sort cette semaine.

Sous-titré "le journal qui ne parle pas des candidats", il se dit être un journal indépendant et qui cherche à s’éloigner de la cacophonie électorale.

Fondé par Frédérik Pajak, l’homme qui est derrière les cahiers dessinés, le journal rassemble 80 auteurs et dessinateurs, autour de thématiques comme le sexe, mourir, l’Afrique, l’incompétence, les impôts...c’est évidemment très instructif, et tout à fait en résonance avec les élections, parfois assez drôle, parfois inquiétant, voire grave.

Noter la présence massive du dessin dans les revues ( 5 semaines lui est consacré ), dans les dessinateurs on retrouve des pointures du dessin, dessin de presse et aussi une série d’auteurs de bande dessinée ( Mahler, Fabio Viscogliosie, Anna Sommer, Sempé, Muzo, Morvandiau, Menu, Aseyn, El Roto, Cardon... ).
Pour consulter les numéros, et se les procurer :
www.9semaines.fr

Justin Bennett

Justin Bennett est un artiste britannique qui étudie la ville, et plus précisément, la manière dont elles se développent.
Une partie de son travail est basé sur le sonore, il a proposé des "paysage acoustiques" basé sur des captations in situ pour montrer les différentes qualités acoustiques de villes, et de certains lieux publics.
plus d’images

Ici, dans City of progress, Justin Bennett dessine une ville qui prolifère, à la façon d’une carte, tout en expliquant comment une ville se façonne, qu’est-ce qu’est l’acte de fonder une ville, avec l’idée que quelque chose construit par l’homme contient les germes de sa propre destruction.
"Comme l’a dit Virilio, l’invention du bateau est l’invention du naufrage ; l’invention de l’avion est l’invention du crash aérien".
Le film visible durant toute l’exposition "Visions Fugitives" au Fresnoy est encore visible ici mais pas dans son intégralité malheureusement, par contre, le texte est disponible intégralement.

Gauchiste contrarié

Loïc Sécheresse, l’auteur du blog "Gauchiste contrarié, relents d’actu politique"] dit "Je suis aussi gauchiste, contrarié, gauchiste car contrarié, contrarié car gauchiste.". Et il semblerait que l’actualité n’aie pas fini d’alimenter ses contrariétés.
Au moins, on peut en rire un peu, on peut même se défouler avec le Sarkothon, jeu de plate forme destiné à financer la campagne de Sarkosy.

The Take, Noami Klein et Avi Lewis

A la suite de No Logo, son livre phare qui parle de la manière dont les grandes marques vont progressivement se débarasser de leur usines pour axer leur business model vers le branding, Naomi Klein a réalisé un documentaire sur la crise en Argentine, ou plutôt comment une alternative à la mondialisation se créait là même où la mondialisation a détruit tout ce qui n’était pas elle.
Un film militant, le film d’une intellectuelle qui essaie de prolonger l’analyse de la destruction par une attention à la création d’autre chose.


Notons aussi que Klein a sorti depuis "la stratégie du choc" qui est un éclairage zénithal sur le rapport entre économie libérale et politique depuis la seconde guerre mondiale. Un documentaire vient d’être réalisé en écho au livre.

Manifestations, Radek Community, 2002

Nous sommes en Russie. Un petit groupe se fraie un passage dans la foule des piétons à un feu rouge, déroulent une bannière “un autre monde est possible” et avancent lorsque le feu passe au vert, faisant de la foule qui les suit d’involontaires participants à une manifestation gauchiste aux slogans poussiéreux. La déprime est totale.

L’île aux fleurs

Une fiction de 13 minutes, menée tambour battant, réalisée par Jorge Furtado en 1989 avec pour sujet principal une île réelle. L’île aux fleurs tisse des relations parfois absurdes entre des faits disparates (nous appartenons à la race humaine, mais pas les tomates) à défaut d’expliquer l’inexplicable : “pourquoi certains humains compte pour moins que des animaux ?”. Au final un film drôle, faussement naïf, et d’une extrême brutalité, comme l’est son pays d’origine, le Brésil.