Si j’ai eu envie de vous parler d’André François aujourd’hui, c’est parce qu’il y a quelques années, j’ai trouvé au hasard d’un rayonnage d’une bouquinerie de Brooklyn l’un de ses livres pour enfants, "Little boy brown".
J’ignorais tout de son illustrateur, mais j’avais été attirée par ce trait si particulier, ce dessin faussement maladroit, et surtout par les trouvailles graphiques fantaisistes qui parsèment l’album. Le livre raconte l’histoire d’un petit citadin, enfermé la plupart du temps dans un grand hôtel new yorkais, qui va vivre une journée au grand air à la campagne. Les premières pages semblent avoir été dessinées par un enfant, l’une d’elle représente deux immeubles à travers lesquels on peut tout voir, on y observe la vie des différents habitants et on voit un ascenseur qui amène le père du héros de sa chambre d’hôtel jusqu’à son bureau en passant par le métro, sans qu’il faille mettre un pied dehors. Un peu plus loin, on voit le portier de l’hôtel se faire mordre le nez par "Jack Frost", parce que c’est bien connu, le froid ça mord.
Je n’ai découvert que bien plus tard qu’André François avait fait bien plus qu’illustrer des livres jeunesse, il avait été un brillant affichiste, un peintre, un sculpteur et un homme de publicité.